Un grand merci à Olivier LE grand reporter, qui à réalisé cette interview pour Another Day:
Interview réalisé à Beauvais le samedi 16 octobre 2010:
(C’est Sascha, un des fondateurs et guitariste du groupe, qui répondra très gentiment à mes questions, confortablement installés sur un canapé dans la loge)
En octobre 2004, j’avais interviewé Mark (ancien bassiste, qui a quitté le groupe en 2006) après un concert à Montpellier, quelques semaines après la sortie de votre album live. Six ans après, nous aimerions en savoir plus sur les news des Mad Caddies : es-tu d’accord pour nous éclairer sur certains points ?
Sascha : bien sûr, aucun problème !
Aujourd’hui, les Mad Caddies, c’est une histoire de 15 ans, avec 5 albums studio, un E.P. et un album live. Est-ce que l’album « Consensual Selections », qui regroupe vos meilleurs morceaux, était une étape nécessaire pour le groupe ? Une sorte de résumé de carrière, après tout ce temps ?
S : Oui, c’est exactement ça. En premier lieu, ce sont les personnes qui travaillent avec nous en studio depuis assez longtemps, qui nous ont dit : « vous devriez faire un album Greatest Hits ! ». Nous avons aussi pris conscience qu’il était nécessaire d’en faire un. Avec tous les albums que nous avons fait, tous les styles que nous avons joués, il était important de faire un résumé de tout ça sur disque. Pour les nouveaux fans, qui ne connaissent pas notre musique d’avant, c’est l’occasion de leur faire découvrir ce que nous faisions avant, surtout quand ils se posent la question de savoir « quel album dois-je avoir ? », en se référant à autre chose que simplement les pochettes, mais surtout au contenu. C’est bien pour un groupe d’avoir un album comme ça, qui regroupe plusieurs facettes de son travail. C’est un bon résumé pour un groupe. On se dit : « OK, on a une période de la vie du groupe qui se termine : en voici le reflet ! maintenant, c’est un nouveau départ ! Le futur est complètement vierge, et libre . Allons de l’avant ! Nous vous présentons les chansons qui sont les plus importantes à nos yeux des 15 dernières années ; la première période des Mad Caddies est close, passons à l’époque suivante ! »
Justement, par rapport à ce Greatest Hits, ce sont vos fans qui ont choisi les morceaux, par vote. Etiez-vous globalement d’accord avec leurs choix, où y a-t-il eu débat ?
S : Le nom de l’album évoque bien cette idée de vote, puisqu’il est question de consensus, et d’une sélection basée sur ce consensus. Au départ, nous savions ce que nous voulions mettre dans cet album, mais nous voulions aussi le comparer avec le choix des fans, avec celles qui leur plaisaient le plus. Sur 1 ou 2 chansons, il n’y avait pas une réelle unanimité. Mais nous ne voulions pas inclure de chansons qui ne fédéraient pas tous les avis. Il n’y a donc pas de chansons que le groupe voulait et pas les fans , et inversement.
A propos des chansons présentes sur cet album, on trouve 2 morceaux inédits : les retrouverons nous sur le prochain album ? quand verrons nous un prochain album, et quelles seront les influences présents sur ce disque ?
S : Un de ces 2 morceaux (« why must I Wait ? ») sera présent sur le prochain album, mais sous une forme différente, avec un mix et une musique différentes . Nous n’avons pas de date pour ce prochain opus, car nous avons encore beaucoup de boulot, nous n’avons que quelques prises pour le moment. (Chuck, le chanteur, me confiera plus tard qu’il pourrait sortir au printemps prochain !). Les influences seront toujours les mêmes, à savoir reggae, ska, dixieland, jazz et punk-rock bien sûr. Le mix de diverses influences reste notre marque de fabrique. Chacun amène ce qu’il entend, ce qu’il aime, afin de mélanger dans tout ça dans chaque album.
Beaucoup de choses ont changé pour le groupe, principalement sur scène : de nouveaux instruments (claviers, 2ème guitare), de nouveaux musiciens (Graham à la basse),
Chuck joue de la guitare sur scène sur quelques morceaux et le retour de Todd, le batteur d’origine du groupe. Pourquoi tous ces changements ?
S : En fait, tu commences à t’ennuyer quand tu fais toujours la même chose. Chuck joue de la guitare sur scène, mais il joue de la guitare depuis très longtemps. Il écrit des chansons, mais il ne l’avait jamais fait sur scène. Il s’est dit « pourquoi pas ? » et voilà, c’est venu tout simplement. Dans certains groupes, des personnes veulent faire autant de bruit qu’ils peuvent : c’est son cas ! Dans un groupe de 7 personnes , comme nous sur scène, chacun veut apporter sa touche musicale. Chuck apporte déjà sa voix depuis de nombreuses années, il a rajouté son jeu de guitare depuis quelques mois sur quelques morceaux. Aux claviers, Dustin, qui est un ami de longue date (les débuts du groupe en 95 environ !), nous suit lors des tournées, et c’est un musicien incroyable. Nous avons de nombreux morceaux aux influences reggae ou ska, où il y a des passages aux claviers essentiels, et l’apport de Dustin sur scène amplifie à merveille l’effet de ces chansons. Sa palette d’influences est très large également, ce qui l’intègre parfaitement au groupe, car il le complète bien. C’est très excitant d’avoir différents instruments sur scène.
Ce mois-ci, vous êtes en Europe pour une tournée de 29 dates en 31 jours, à travers 7 pays. C’est incroyable ! Le pays le plus visité sera l’Allemagne : vous semblez très attaché à ce pays. Pourrais-tu expliqué pourquoi les relations sont si particulières avec vos fans allemands ?
(Au même moment, le roadie des MC entre dans la loge et pousse un cri de joie. Sascha me confie qu’il est …allemand, et très heureux semble-t-il !)
S : Il y a plusieurs raisons à cela. Notre agence de booking ,Fat Wreck Chords Europe, est basée à Berlin. C’est déjà plus facile pour nous de caler des dates en Allemagne quand on vient en Europe, du fait de la localisation de notre management tour. De ce fait, nos affluences sont fortes dans ce pays, il y a un meilleur contact avec les fans, car le « travail » est plus facile pour nous . En plus, il s’agit d’un pays très peuplé, donc le nombre de fans est proportionnel. C’est plus difficile dans des pays comme l’Autriche, la Belgique ou les Pays-Bas, car ce sont de plus petits pays. C’est pourquoi nous jouons en Allemagne le plus souvent, depuis plus longtemps qu’ailleurs, car nous y avons un noyau de fans plus important que dans d’autres pays européens. En France, nous passons de bons moments dans des villes comme Bordeaux, Lyon ou bien sûr Paris où nous avons les plus grandes affluences. Nous venons jouer ici les plus souvent que nous pouvons.
Pour une tournée aussi longue en si peu de temps, as-tu un entrainement particulier avant de la débuter ? un régime spécial ? ou juste un entrainement du coude pour les grands moments de picole ?
S : Non, pas vraiment. Ca dépend des conditions. Avant une tournée comme celle-là, je cours régulièrement, 3 à 4 fois par semaine, 6 à 8 km à chaque fois. C’est difficile de tenir un mois avec un tel rythme : journée en bus, concert, puis boire jusqu’au bout de la nuit. La vie est dur ! mais tous ne font pas la même chose avant une tournée, et je tairai les noms des non-préparés !
Certains membres du groupe ont des projets parallèles (Chuck avec Elwood, Keith avec King City) : est-ce juste un moment de plaisir pur, un break, ou une nécessité de faire autre chose, de prendre de nouvelles directions musicales ?
S : En fait, c’est un peu toutes ces raisons. A un moment, j’ai vécu entre New-York et la Jamaïque, après notre dernier album. Chacun vivait dans différents endroits, assez éloignés les uns des autres. J’ai eu l’occasion de pouvoir vivre à Kingston. J’en ai parlé aux autres membres du groupe, et ils étaient OK pour que je parte. Rencontrer d’autres musiciens, de nouvelles façons de travailler…Ces projets parallèles sont très bons pour un groupe, car chacun s’enrichit de son côté, avec de nouveaux sons, de nouvelles influences, et nous sommes très heureux de nous retrouver au sein des Mad Caddies après ces périodes : cela rend les choses meilleures. Chez nous, il n’y a pas une personne qui fait tout. Chuck écrit des chansons, j’en écrit aussi, mais tout le monde apporte ensuite sa contribution. Nous faisons les choses comme un groupe. Une personne ne peut pas tout faire comme elle voudrait . Il n’y a pas de dominateur chez les Mad Caddies : c’est un groupe !
Ma dernière question sera simple : comment seront les 15 prochaines années des Mad Caddies ? de nouveaux instruments ? des influences particulières ? une séparation ?
S : Pas de séparation non, du moins pas dans l’immédiat. Nous ne savons rien sur notre futur. Certainement de nouveaux instruments, même si c’est très encombrant de transporter du matériel à travers le monde lors des tournées, et cela coûte cher aussi. Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve.
Je te remercie pour avoir répondu à toutes ces questions, et je te souhaite de bons moments pour le reste de la tournée en Europe.
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